Une petite question de bon matin pour toi :
Est-ce que tu aurais investi dans WeWork ?
(Pour une fois, c’est une entreprise qui n’est PAS dans le portefeuille Leonis.)
Lis bien jusqu’au bout. Car cet exemple va t’apprendre une leçon très importante sur l’investissement en startups.

WeWork est connue pour être le géant mondial du coworking.
Avec une stratégie simple : WeWork achète de grands espaces, les rénove et les sous-loue à des entreprises ou des travailleurs indépendants.
Un business lucratif, avec un marché immense.
Surtout depuis l’épisode Covid-19, qui a vu le coworking (et le télétravail) exploser.
C’est pourquoi WeWork a été valorisée jusqu’à 47 milliards de dollars.
Si tu avais pu, est-ce que tu aurais dû investir dans une startup comme celle-là ?
Tout porte à croire que oui (sur le papier).
Pourtant, je ne te l’aurais jamais proposée.
Car elle n’avait pas validé un de mes 9 critères essentiels (j’y reviens dans un instant).
Eh oui, tu vois que je commence à parler de WeWork au passé…
Car la valo à presque 50 milliards, c’était avant.
Depuis, le géant (aux pieds d’argile) s’est effondré.
Fin 2023, son action ne valait plus que 80 cents (pour une capitalisation boursière de 44,49 millions de dollars). Et ils ont déposé le bilan.

(Source)
La raison de cet échec : alors que les coûts de fonctionnement et d’expansion augmentaient rapidement, les revenus générés ne suivaient pas le même rythme.
À force, ça a conduit à d’énormes pertes financières.
(Cette situation a été exacerbée par des décisions de gestion contestées et un manque de transparence financière.)
Pour la petite histoire : la crise a atteint son apogée quand WeWork a tenté une introduction en bourse (IPO) en 2019, qui a mis en lumière ses faiblesses financières et a soulevé des questions sur sa valorisation et sa gouvernance.
L’IPO a finalement été annulée, entraînant une chute dramatique de la valorisation de l’entreprise et le départ de son PDG controversé, Adam Neumann.
En résumé : WeWork s’est effondrée à cause d’une mauvaise gestion de son cash-burn.
Tu as là un parfait exemple de startup prometteuse (sur le papier) à ne PAS suivre.
Et c’est pourquoi le cash-burn fait partie de mes 9 critères Leonis.
(Pour rappel, ce sont les critères que je valide systématiquement avant de te proposer d’investir dans une startup à mes côtés. Je veux du 9/9. Sinon j’écarte d’office la boîte et tu n’en entends même pas parler. En tout cas pas par moi.)
Toute la question maintenant est de savoir faire la différence entre un cash-burn stratégique et une simple dilapidation de fonds.
Déjà, soyons clairs : le cash-burn est l’argent qu’une startup consomme pour fonctionner normalement.
C’est l’argent que l’on « brûle » chaque mois (d’où son nom).
Même s’il vaut mieux le dépenser intelligemment que de le cramer littéralement.
Par définition, une entreprise qui dépense plus qu’elle ne gagne court un risque plus important qu’une société dépensant moins qu’elle ne gagne.
(On l’a bien vu avec l’exemple de WeWork, dont l’action a dégringolé à 80 cts !)
Mais pour les startups, le jeu est légèrement truqué.
En effet, les investisseurs (nous) financent les jeunes projets en leur donnant de l’argent à dépenser rapidement pour chercher de la croissance.
(Et on sait que la croissance, c’est le saint graal de l’entrepreneur !)
Comme l’argent gagné au démarrage du projet est généralement nul, les dépenses dépassent effectivement les recettes.
Certains entrepreneurs croient même que plus tu dépenses, mieux c’est.
Cette croyance nous vient tout droit des États-Unis où tout entrepreneur qui se respecte commence par dépenser quelques millions de dollars avant le petit-déjeuner chaque matin…
Et le pire (ou le mieux) ?
C’est que ça fonctionne souvent !
Notamment parce que les investisseurs ont beaucoup, beaucoup d’argent et parce que les startups américaines visent rapidement l’international.
En France, où les règles du jeu sont différentes, de nombreux entrepreneurs pensent qu’il faut faire pareil.
Mais pourquoi cela ne fonctionne pas en France ?
D’abord, les investisseurs ont des poches moins profondes.
Par exemple, au Y Combinator de la Silicon Valley, ils donnent 500k dollars day one aux fondateurs pour aller chercher de la croissance.
Face à ça, à Station F, les startups n’obtiennent rien (si ce n’est le droit de payer un loyer…).
Autre point : les startups qui visent un développement rapide sont souvent dopées à la levée de fonds, allant chercher de nouveaux financements tous les 18 mois environ.
(Toujours sur une valorisation plus importante et donc toujours des sommes croissantes.)
Or en France, il est facile d’aller lever des fonds en amorçage (moins d’1 million d’euros)…
Mais il est beaucoup plus difficile d’aller faire des séries A, B, C et au-delà de plusieurs millions d’euros sans CA significatif pour justifier ces valorisations mirobolantes.
Ensuite, le marché français est beaucoup plus petit que le marché américain.
La population française représente grossièrement 1 cinquième de la population américaine.
Et nous sommes largement en retard sur eux sur l’utilisation de la technologie dans son ensemble.
Une autre différence notoire entre les startups françaises et les startups américaines me surprend toujours.
En grande majorité, les startups françaises ne s’intéressent pas ou peu à l’international.
Ce n’est évidemment pas le cas des startups américaines.
Je suis même prêt à parier que tu as utilisé un service d’une startup américaine ce matin avant même ton petit déjeuner (Facebook peut-être ? Gmail ? Ton iPhone tout simplement ?).
Quel service français utilisent les Américains ?
Ce désintérêt n’est pas total, mais apparaît tout de même malheureusement comme une tendance lourde.
Quel rapport avec le cash-burn ?
D’une part, il n’est pas forcément beaucoup plus cher sur Internet de cibler le monde entier plutôt que seulement son propre pays (et cela peut faire augmenter significativement ses revenus !).
D’autre part, cela justifie les valorisations élevées des startups américaines (potentiel de domination mondiale) leur permettant de lever toujours plus d’argent et donc de financer un cash-burn important.
Bon, c’est bien joli tout ça.
Mais pour le moment, tout ce que je t’ai montré, c’est l’exemple d’une boîte qui ne savait pas gérer son cash-burn…
Et si je te montrais des contre-exemples (piochés dans le portefeuille Leonis, au hasard) ?
Prenons Scanbase par exemple, une startup dans laquelle nous avons investi 400k$ en avril 2023.
Il s’agit d’une API permettant aux laboratoires d’obtenir en quelques secondes les résultats à des tests de santé (Covid, grippe, VIH, etc).
Selon le dernier update, avec 200k de MRR, Scanbase a assez de cash en banque pour tenir 98 mois minimum avec leur burn rate actuel (ça fait plus de 8 ans !).
Tu as aussi FlutterFlow, une autre startup Leonis (dans laquelle nous avons investi 500k$ en mai 2022).
Ils proposent un logiciel de construction d’apps en “cross plateform” (et en low-code grâce au Flutter, le nouveau langage Open-Source de Google qui explose).
Leur croissance (MRR) est dingue au bout de 3 ans.
Sachant que leur burn moyen sur les derniers mois (en 2023) était de 190K.
À ce rythme-là, ils sont tranquilles pendant au moins 1 an niveau cash flow.

t ça, c’était juste avant que Google vienne injecter 25 millions de dollars sur le compte de FlutterFlow.
(Oui oui, notre “petite” startup est maintenant soutenue massivement par Mister G himself !)
Comme tu le vois, je ne rigole pas avec le cash-burn des startups dans lesquelles on investit avec le Club.
Surtout que j’y mets à chaque fois mon propre argent.
C’est pour ça que seulement 3% des startups du portefeuille Leonis ont échoué (2 faillites sur 57 deals réalisés).
Tandis que 9/10 des startups du portfolio ont une croissance supérieure à 7%/mois (alors que la bourse fait 7% par an).
Sur 3 ans d’investissement exclusif au YC, c’est 24M$ qui sont maintenant valorisés à 50M$ (soit x2,1 et +27% de rentabilité annuelle).
Ces 27% sont en train de se cumuler au fil des années, et les exits seront juteux…
Si toi aussi tu veux investir dans des startups US qui gèrent intelligemment leur cash-burn, Leonis est précisément là pour ça.
Il te suffit de cliquer sur ce lien pour rejoindre les 700 membres historiques du Club.
L’autre option qui s’offre à toi, c’est de prendre un rdv de 30 min par téléphone pour qu’on discute de ta stratégie d’investissement pour 2024.
Si ça t’intéresse et que tu es un investisseur sérieux (et malin !), choisis ton créneau dans mon agenda.
Quoi qu’il en soit, fais attention à ne pas laisser tes investissements partir en fumée à cause d’un mauvais cash-burn.
Prends soin de toi (et de ton portefeuille),
Gabriel